Décarbonation et performance énergétique : quel effet sur la valeur de votre bien ?

Ecrit par Mélanie Fillaudeau le 03 octobre 2025 dans Actualités

Le marché immobilier change de visage. Aujourd’hui, impossible d’ignorer l’enjeu de la décarbonation et de la performance énergétique : ces critères pèsent directement sur le prix d’un logement. Et pour cause : le secteur du bâtiment reste responsable d’environ 45 % de la consommation énergétique nationale et de 16 % des émissions directes (source : Ademe, 08/04/2025). Face à ce constat, l’État avance à grands pas. Depuis le 1er janvier 2025, il est interdit de louer un logement classé G. Les habitations notées F seront écartées du marché locatif dès 2028, et les E suivront en 2034.

Résultat ? Acheter, vendre ou mettre un bien en location nécessite désormais de tenir compte de ces nouvelles règles. Les performances énergétiques deviennent un vrai levier pour défendre la valeur foncière d’un bien… ou au contraire un frein si rien n’est anticipé ! Dans ce guide, nous passons en revue les travaux prioritaires pour booster votre DPE, des exemples chiffrés concrets et les aides financières à mobiliser. Objectif : vous aider à faire les bons choix, éviter les mauvaises surprises et optimiser la valorisation de votre patrimoine. Car, après tout, mieux vaut être acteur de la transition que spectateur.

Pourquoi la décarbonation change la donne sur le marché immobilier ?

Soyons clairs : la décarbonation n’est plus une mode, c’est un virage incontournable. Le marché immobilier est en pleine mutation, poussé à la fois par les obligations réglementaires et par des acheteurs désormais très attentifs à la performance énergétique. Autrement dit, les mètres carrés ne se vendent plus seulement au prix du marché : leur efficacité énergétique pèse lourd dans la balance.

Quels sont les objectifs climatiques fixés par la France et l’Europe ?

Cap sur 2050. La France et l’Union européenne se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici là. Et devinez quel secteur est dans le collimateur ? Le bâtiment, puisqu’il concentre environ la moitié de la consommation d’énergie et près d’un quart des émissions de CO₂. Pas étonnant donc qu’il soit devenu une priorité absolue.

Ces engagements se traduisent par des mesures très concrètes :

  • La loi Climat et Résilience (2021), qui a posé les bases.
  • Le paquet européen Fit for 55, avec des objectifs chiffrés de réduction des émissions.
  • L’interdiction progressive des passoires thermiques, qui à pour conséquence de faire sortir petit à petit du marché locatif des milliers de biens mal notés.

Vous êtes propriétaire, vendeur ou bailleur : à quoi devez-vous vous préparer ?

Depuis 2021, le DPE est opposable. Traduction : si les chiffres sont faux, l’acheteur peut se retourner contre le vendeur. Mais ce n’est pas tout. Plusieurs obligations viennent compléter ce dispositif :

  • Audit énergétique obligatoire lors de la vente d’un logement classé F ou G.
  • Blocage progressif de la location : interdiction des biens classés G dès 2025, puis F en 2028 et enfin E en 2034.

Soyons honnêtes, ces règles mettent la pression sur les propriétaires. Mais elles offrent aussi une opportunité. Anticiper, c’est éviter une décote brutale et se donner toutes les chances de mieux vendre ou mieux louer.

Quel lien entre transition énergétique et valeur foncière ?

Le marché a déjà tranché : les acheteurs privilégient les logements performants. Selon une étude des Notaires de France, un bien classé A ou B peut se vendre 15 à 20 % plus cher qu’un logement mal noté. À l’inverse, une passoire thermique peut subir une décote de 10 à 20 %, selon la localisation.

À retenir : la décarbonation n’est plus une contrainte, c’est un levier de valorisation. Miser sur la performance énergétique, ce n’est pas seulement répondre aux obligations : c’est protéger et renforcer la valeur de votre patrimoine.

Performance énergétique et valeur d’un logement : quels effets concrets pour vous, acheteur ou vendeur ?

Difficile aujourd’hui de parler immobilier sans évoquer le fameux DPE. Ce diagnostic, longtemps vu comme une simple formalité, est désormais au cœur des négociations.

Comment le DPE influe-t-il sur l’évaluation d’un bien ?

Le diagnostic de performance énergétique classe chaque logement de A à G.

  • Classe A : logement exemplaire, consommant moins de 50 kWh/m²/an.
  • Classe G : logement énergivore, dépassant les 420 kWh/m²/an.

Ce classement n’est plus un détail technique : il devient un critère central dans la fixation du prix. Concrètement, un appartement en A ou B peut se vendre plus cher et plus vite qu’un logement en F ou G.

Comment le marché immobilier réagit-il ?

Les professionnels, notaires en tête, constatent une tendance nette :

  • Les logements performants se vendent rapidement et souvent avec une prime sur le prix.
  • Les passoires énergétiques, elles, peinent à trouver preneur et restent sur le marché.

Selon l’INSEE, 6 acheteurs sur 10 déclaraient déjà en 2024 que le DPE pesait sur leur décision. Aujourd’hui, il s’impose comme un critère aussi déterminant que l’emplacement. La localisation reste reine…, mais la performance énergétique gagne du terrain dans la hiérarchie des priorités.

Qu’attendent désormais les acquéreurs ?

Les acheteurs ne se contentent plus de beaux volumes et d’un quartier attractif. Ils veulent aussi :

  • Une facture énergétique allégée, pour préserver leur budget mensuel.
  • Un logement aligné avec les normes à venir, afin d’éviter de coûteux travaux demain.
  • Du confort thermique et acoustique, parce qu’habiter un logement bien isolé, c’est aussi vivre mieux.

Bon à savoir : d’après l’Ademe, une rénovation complète peut réduire la facture énergétique d’un logement de 30 à 50 %. De quoi séduire les futurs acheteurs… et valoriser un bien de manière durable.

Vous vendez un logement énergivore ? Voici ce qu’il faut vraiment savoir !

De nombreux propriétaires se retrouvent aujourd’hui avec un bien classé F ou G. Pas de panique : rien n’est invendable, mais les règles évoluent et la stratégie de vente doit clairement s’adapter à cette nouvelle donne.

Quelle décote prévoir selon la classe énergétique de votre logement ?

Le marché ne fait pas de cadeaux aux mauvais DPE. Les prix s’ajustent, et parfois sévèrement. Voici les tendances constatées :

Classe DPE Décote moyenne à la vente Exemple
A-B +15 % à +20 % (prime verte) Studio rénové à Nantes vendu 20 % au-dessus du marché
C-D Prix standard Appartement récent bien isolé
E -5 % à -10 % Appartement parisien avec système de chauffage peu performant
F -10 % à -20 % Maison ancienne en province
G -20 % à -25 % Appartement énergivore à Toulouse

Quelles obligations légales respecter si vous vendez un bien énergivore ?

Depuis 2023, la règle est stricte : si vous vendez un logement classé F ou G, vous devez obligatoirement fournir un audit énergétique. Ce document précise :

  • Les travaux recommandés pour améliorer le DPE.
  • Leur coût estimatif.
  • Le gain de performance attendu après rénovation.

Sans ce rapport, la transaction peut être contestée, voire bloquée. Autrement dit : pas d’audit, pas de vente !

Comment limiter la décote lors de la mise en vente ?

Bonne nouvelle : il existe des moyens pour réduire la perte de valeur. Parmi les pistes les plus efficaces :

  • Faire quelques travaux ciblés avant la mise en vente : isolation des combles, remplacement d’une vieille chaudière…
  • Mettre en avant dans l’annonce le potentiel de rénovation et les aides disponibles pour l’acquéreur.
  • Présenter des devis clairs afin de rassurer l’acheteur sur le coût réel des travaux.

En résumé, mieux vaut jouer la carte de la transparence et montrer que votre bien peut redevenir compétitif. Les acheteurs sont de plus en plus informés : leur prouver que vous avez déjà réfléchi aux solutions, c’est un vrai atout pour conclure la vente.

Acheter un bien à rénover : vraie opportunité ou futur casse-tête ?

C’est une question que beaucoup d’acquéreurs se posent : faut-il sauter le pas et acheter une passoire énergétique ? Bonne affaire ou piège coûteux…, tout dépend de la préparation et des choix faits en amont.

Les points de vigilance avant de signer

Avant de craquer pour un bien classé F ou G, il est indispensable de prendre quelques précautions :

  • Analyser sérieusement le DPE, pour savoir où vous mettez les pieds.
  • Demander les factures d’énergie réelles, afin d’avoir une vision concrète de la consommation.
  • Consulter un professionnel pour chiffrer les travaux, car un budget mal estimé peut vite exploser.
  • Anticiper les futures interdictions de location, si votre projet est locatif.

Exemple concret : un couple achète une maison notée F à 180 000 €. Après 40 000 € de travaux, elle passe en C. Résultat ? Une valeur de revente estimée à 240 000 €.

Quels avantages à cibler une passoire énergétique ?

Tout n’est pas négatif, loin de là. Acheter un logement énergivore peut même offrir plusieurs atouts :

  • Un prix d’achat réduit et souvent négociable, car les vendeurs savent que des travaux sont incontournables.
  • L’accès à de nombreuses aides financières comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ, qui allègent la facture.
  • Une valorisation future intéressante après rénovation, avec la perspective de revendre ou louer à de meilleures conditions.

Moralité : une passoire énergétique peut devenir une belle opportunité, à condition d’avoir une vision claire des travaux et du budget.

Quelles rénovations énergétiques boostent vraiment la valeur d’un bien ?

Investir dans la performance énergétique ne rapporte que si l’on choisit les bons travaux. Certains chantiers ont un impact direct sur la note du DPE, et donc sur le prix de revente. L’idée n’est pas de tout refaire au hasard, mais de cibler ce qui change vraiment la donne.

Quels travaux prioritaires réaliser selon le DPE ?

Trois interventions reviennent systématiquement quand il s’agit d’améliorer un mauvais classement énergétique :

  • Isolation thermique : toiture, murs, fenêtres…, d’après l’Ademe, isoler ses combles peut réduire jusqu’à 25 % des pertes de chaleur.
  • Chauffage économique : le remplacement d’une ancienne chaudière par une PAC permet de franchir rapidement une ou deux classes.
  • Ventilation adaptée : une VMC performante limite l’humidité et améliore la qualité de l’air intérieur.

Faut-il miser sur une rénovation globale ou procéder par étapes ?

Tout dépend du budget et de l’objectif :

  • Rénovation par étapes : intéressante si les moyens sont limités, mais l’efficacité reste partielle.
  • Rénovation globale : plus coûteuse, mais elle permet souvent d’atteindre directement la classe C ou B et de valoriser immédiatement le bien.

Quel rôle jouent les énergies renouvelables dans la valorisation d’un logement ?

L’ajout de solutions vertes renforce encore l’attractivité d’un bien :

  • Panneaux solaires pour produire et consommer sa propre énergie.
  • Chauffe-eau thermodynamique pour réduire la facture d’eau chaude.

Bon à savoir : un foyer équipé en autoconsommation photovoltaïque peut baisser sa facture annuelle de 40 % en moyenne.

Quelles aides financières pour rénover et valoriser votre logement ?

La  décarbonation et la transition énergétique ne reposent pas seulement sur les épaules des propriétaires. L’État, l’Europe et les collectivités mettent la main à la poche pour inciter les ménages à franchir le cap. Résultat : une rénovation énergétique bien pensée peut coûter moins cher qu’on ne l’imagine.

Comment fonctionne MaPrimeRénov’ ?

Gérée par l’Anah, MaPrimeRénov’ concerne l’ensemble des ménages, avec un montant calculé en fonction des revenus du foyer et de la nature des travaux réalisés. Bonne nouvelle, MaPrimeRénov’ est cumulable avec l’éco-PTZ, ce qui permet de financer le reste des travaux sans intérêt.

N’oubliez pas l’éco-PTZ, la TVA réduite et les CEE !

D’autres dispositifs sont également disponibles :

  • Éco-PTZ : un prêt à 0% d’intérêt (50 000 € maximum), remboursable sur 15 à 20 ans, parfait pour couvrir le reste des travaux.
  • TVA réduite à 5,5 % : appliquée par exemple aux travaux d’isolation, de chauffage ou de ventilation performante.
  • Certificats d’économies d’énergie.

En combinant ces dispositifs, un propriétaire peut alléger jusqu’à 40 % du coût global de son projet.

Quelles aides locales pour compléter votre projet ?

Au-delà des aides nationales, certaines collectivités locales mettent en place leurs propres dispositifs :

Avant de signer un devis, il vaut mieux donc explorer toutes les pistes. Les aides locales passent parfois sous le radar, mais elles peuvent faire une vraie différence sur le budget final.

Valeur des biens et décarbonation : ce qu’il faut retenir

Investir aujourd’hui dans la rénovation, c’est non seulement protéger la valeur de son bien, mais aussi contribuer concrètement à la réduction des émissions de CO₂. La décarbonation et la performance énergétique ne sont plus un détail mais un critère central du marché immobilier :

  • Pour les vendeurs : un logement rénové se revend plus vite, avec une meilleure marge.
  • Pour les acheteurs : une passoire énergétique peut devenir une opportunité, à condition de bien négocier et de prévoir un budget travaux réaliste.
  • Pour tous : la valeur du patrimoine de demain dépendra directement de la capacité à répondre aux normes climatiques.

Envie d’y voir clair et d’avancer avec plus de sérénité dans votre projet ? Contactez un conseiller immo reseau près de chez vous ! Faites équipe avec un professionnel qui s’engage véritablement à vos côtés pour vous guider et sécuriser vos démarches.

Mélanie Fillaudeau
Mélanie Fillaudeau

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